La fourrure est un article de luxe non essentiel. C'est l'une des matières dérivées des animaux les moins soutenues par les consommateurs et la vente de fourrure fait face à une forte opposition mondiale. Cette opposition du public à l'élevage des animaux à fourrure et le changement de perception éthique des animaux ont conduit un nombre croissant de pays à légiférer au cours des dernières années contre l'élevage pour la fourrure et pour des entreprises exemptes de fourrure.

Ces dernières années, un nombre croissant de marques de mode ont renoncé à utiliser de la vraie fourrure. Cette tendance ne se manifeste pas seulement dans les grands magasins et les marques grand public, mais aussi, heureusement, dans le segment du luxe. Des icônes comme Armani, Burberry, Gucci, Prada et Versace n'utilisent plus de fourrure depuis plusieurs années. Parmi les marques qui se sont engagées à faire le changement en 2021/2022 figurent Alexander McQueen, Balenciaga, Brioni, Canada Goose, Dolce & Gabbana, Moncler, Oscar de la Renta, Saint Laurent et Valentino ! Et pour couronner le tout, fin 2021, le magazine de mode international Elle s'est engagé à ne plus promouvoir la fourrure. Cela s'applique aux 45 éditions dans le monde et signifie que le magazine ne montrera plus de contenu éditorial faisant la promotion de la fourrure animale sur ses pages, ses images et ses canaux en ligne. Cette mesure s'applique également aux publicités placées dans Elle.

L'évolution vers une mode sans fourrure se reflète également dans les chiffres en baisse de la production de fourrure. Les chiffres ont chuté plus fortement en raison de l'apparition dévastatrice de COVID-19 dans des élevages de visons en Europe et en Amérique du Nord qui a montré que l'élevage d'animaux à fourrure présente un énorme risque pour la santé des humains. Le nombre mondial d'animaux tués dans les élevages d'animaux à fourrure a diminué d'environ 95 millions en 2018, à 76 millions en 2019 et à environ 56 millions en 2020. Dans l'Union Européenne, cette baisse se reflète également dans la diminution du nombre d'élevages : le nombre d'élevages de visons actifs a chuté de 4350 en 2018, à 2800 en 2019, à 759 en 2020.

Une nouvelle baisse est attendue pour les chiffres de l'année prochain car, rien qu'en 2021, l'Estonie, la France et l'Italie ont interdit l'élevage des animaux à fourrure et des réglementations similaires sont en discussion dans d'autres pays. En savoir plus sur l'interdiction des fourrures.

Lors de la réunion du Conseil Agriculture et Pêche de l'UE en juin 2021, 12 États membres de l'UE (Autriche, Belgique, Bulgarie, France, Allemagne, Irlande, Italie, Luxembourg, Pologne, Slovénie, Slovaquie et Pays-Bas) ont appelé la Commission européenne à mettre fin de manière permanente à l'élevage des animaux à fourrure dans l'UE en se référant au bien-être animal, à l'éthique et aux risques sanitaires pour les humains et les animaux. Grace à ce soutien de la fin de l'élevage des animaux à fourrure, c’est le moment pour la Commission européenne d'aller de l'avant et de se pencher sur les possibilités d'une interdiction permanente de l'élevage des animaux à fourrure dans l'UE et de présenter une proposition législative pour atteindre cet objectif.