Un ours exploité pour un selfie

#OursOubliés


Une campagne de QUATRE PATTES pour sauver les anciens ours de spectacle en France

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En France, des selfies avec des ours 

En 2025, il est possible de poser pour un selfie avec un ours adulte en France, au mépris du bien-être animal et de la sécurité publique 

Depuis 2021, les spectacles itinérants qui mettent en scène des ours et des loups sont interdits en France. Pourtant, l’exploitation commerciale des ours se poursuit ! Leurs souffrances liées à la captivité et au dressage n’ont pas disparu.  

Sur la base d’images obtenues en 2020 et 2025 lors d’activités ouvertes sur réservation, QUATRE PATTES révèle qu’un ours continue de performer lors des séances photos dans un établissement privé situé en France, au cours desquelles il est amené à poser aux côtés des visiteurs et à se laisser caresser et nourrir, sans dispositif de sécurité.  

Il est temps d’interdire ces pratiques préoccupantes. Aidez-nous à sauver les derniers ours de spectacles en France ! 

Le bien-être des ours continue d’être bafoué 

Lors de séances photos, les contacts physiques répétés et les interactions avec des humains peuvent être sources de stress pour les ours1. Quand le dressage vise à faire tolérer à un animal sauvage, potentiellement dangereux, un contact direct et forcé avec des humains, les méthodes utilisées reposent souvent sur la peur, obtenue par la punition ou la privation. Les images montrent que l’ours reçoit des friandises pour assurer le contact avec les humains, ce qui peut affecter négativement sa santé lorsque sa consommation est trop importante.  

De telles pratiques sont incompatibles avec le respect du bien-être animal ! 

Combien d’ours sont concernés par cette campagne ?  

Selon les informations de QUATRE PATTES, en France, huit ours sont détenus par des anciens montreurs d’ours, dont l’activité de spectacles itinérants est interdite depuis le 1er décembre 2023. Six de ces ours sont détenus dans des structures soumises uniquement à l’arrêté du 8 octobre 2018 qui fixe un cadre général applicable à toute détention d’animaux non domestiques, sans aucune règle spécifique quant aux conditions de détention des ours ou quant aux règles entourant leur exploitation commerciale, y compris dans le cadre d’une présentation au public.  

En France, deux ours parmi les huit sont régulièrement utilisés pour le divertissement ou la création artistique. Dans notre enquête, nous révélons les images d’un ours exploité dans le cadre d’une activité de séances photos, impliquant un contact direct avec des visiteurs extérieurs à la structure.  

Les ours nés en captivité ont-ils les mêmes besoins que les animaux sauvages ?

Les ours captifs ne sont pas domestiqués et conservent les caractéristiques morphologiques et comportementales de leurs congénères sauvages. Même lorsqu’ils sont nés en captivité, ils creusent des tanières pour hiverner quand on leur en donne l’occasion ! 

Dans la plupart des situations de captivité, les espaces sont trop petits, les stimulations trop faibles, et les conditions de vie trop éloignées de leur habitat naturel, ce qui empêche les ours d’exprimer les comportements propres à leur espèce. Ainsi, la captivité peut entraîner des troubles du comportement, des problèmes de santé, du stress chronique et des souffrances psychologiques, qui se traduisent notamment par le développement de stéréotypies (mouvements répétitifs sans but apparent) et même des états d’apathie ou de dépression.

Comment le dressage des animaux sauvages à des fins de divertissement affecte-t-il leur bien-être ?

Pour qu’un animal sauvage accepte d’être touché ou pris en photo avec des humains, il doit être dressé. Quand on parle des problèmes liés au dressage, il faut toujours se demander pour quelles raisons il est effectué, avec quelles méthodes et si l’animal a le choix ou non de participer. Ici, l’ours est dressé à des fins de divertissement. Il semble être contraint de poser pour les séances photos, ce qui le prive d’autonomie et de contrôle sur son environnement. Quand le but du dressage est de faire tolérer à un animal sauvage, potentiellement dangereux, un contact direct et forcé avec des humains, les méthodes utilisées reposent généralement sur la peur, obtenue par la punition ou la privation. De telles pratiques sont incompatibles avec le respect du bien-être animal.  

De plus, utiliser des friandises très sucrées pour encourager la participation des animaux à des séances photos peut potentiellement être à l’origine de problèmes de santé. Une consommation régulière ou trop importante de friandises peut entraîner de l’obésité, des problèmes dentaires et des troubles métaboliques. 

Pourquoi les selfies avec des animaux sauvages sont déconseillés ?

L’essor des réseaux sociaux a contribué à normaliser des relations entre humains et animaux, contraires au bien-être de ces derniers, comme les selfies avec des animaux sauvages. Les photos ou vidéos montrant des animaux captifs, manipulés ou en contact direct avec des humains donne l’illusion que les animaux sauvages peuvent être des compagnons domestiques. Ces interactions forcées peuvent causer du stress aux animaux captifs, mais aussi exposer le public à des risques1. Dans des cas extrêmes, certains animaux sauvages sont sédatés pour pouvoir être manipulés ou approchés par le public. 

Un danger pour la sécurité publique

Les images révèlent un ours adulte laissé au contact direct de visiteurs, sans dispositif apparent de sécurité ou de séparation. Même nés en captivité, les ours restent des animaux sauvages, imprévisibles en cas de situation stressante et dotés d’une force considérable. Leur dangerosité ne disparaît pas avec le dressage ou la familiarité avec l’humain. Ces pratiques peuvent exposer le public à des risques, potentiellement graves.  

Les ours peuvent porter et transmettre plusieurs agents pathogènes zoonotiques2. Il existe donc potentiellement un risque de transmission de maladies lié à la mise en contact avec un ours.   

Est-il dangereux d’être à proximité d’ours de spectacles ?

Ces dernières années des incidents ont été documentés dans plusieurs pays3-9, impliquant des ours de cirque qui ont attaqué leurs dresseurs ou se sont échappés, mettant en danger le public. Ces attaques ont parfois eu lieu devant des spectateurs, y compris des enfants, et ont entraîné des blessures, voire dans un cas la mort du dresseur. Ces événements soulignent les limites du contrôle humain sur les animaux sauvages et posent la question de l’éthique et de la sécurité dans les activités de divertissement utilisant des animaux captifs.

La réglementation interdit-elle le contact avec des ours ?

Aujourd’hui, la réglementation française demeure lacunaire. La mise en contact avec le public est encadrée uniquement pour les parcs zoologiques, soumis à l’arrêté du 25 mars 2004. Cet arrêté prohibe la distribution de nourriture et le contact physique entre le public et les animaux, excepté s’il présente un intérêt pédagogique, et impose la présence de clôture et d’espaces de sécurité. Or, des anciens ours de spectacle sont détenus dans des établissements privés, qui présentent des animaux au public moins de sept jours par an. Ils sont alors soumis à l’arrêté du 8 octobre 2018 qui n’encadre pas spécifiquement les activités commerciales impliquant du contact avec des animaux sauvages, mais impose néanmoins à son article 1 de “prévenir les risques afférents [...] à la sécurité et à la tranquillité des tiers”.   

Rapport d'enquête : Ours Oubliés

Rapport d'enquête : Ours Oubliés

Sauver les anciens ours de spectacle en France

En finir avec l’exploitation des ours en France 

QUATRE PATTES appelle les autorités françaises à interdire, dans les établissements autres que zoologiques toute activité, à but lucratif ou non, susceptible de permettre un contact ou une proximité entre des carnivores non domestiques et des personnes extérieures à l’établissement qui les héberge (sauf nécessité strictement vétérinaire ou logistique).

Les ours, comme les autres animaux sauvages, ne sont pas des accessoires de spectacle, ni des peluches vivantes. Ils n’ont pas leur place dans des séances photos ni dans tout autre activités à des fins de divertissement (spectacles, attractions touristiques...) ou de création artistique (cinéma, publicité…). Les ours élevés en captivité - puisqu'ils ne peuvent pas être relâchés dans la nature - devraient être placés par les autorités dans des sanctuaires adaptés à leur espèce.

Agissez avec nous !

Ensemble, nous pouvons mettre fin à ces pratiques dangereuses. Exigeons des autorités une interdiction claire !

  • Refusez toute offre de séances photos, de caresses ou d’interactions avec des ours ou d’autres animaux sauvages. Préférez observer les animaux sauvages dans leur habitat naturel, à distance, sans les nourrir ni les toucher, ou dans de véritables sanctuaires.
  • Partagez cette campagne pour mettre fin à l’exploitation des ours. Plus le public est informé, plus la pression collective augmente sur les pouvoirs publics et les secteurs qui exploitent les ours à des fins de divertissement.
Un ours exploité pour le divertissement

Une aide aux ours captifs dans le monde


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Source

1 - Christian Lenzi, Siobhan Speiran, Chiara Grasso. From Zoo to Social Media: The Evolution of Human-Captive Wildlife Relations[v1] | Preprints.org
2 - Di Salvo AR, Chomel BB. Zoonoses and potential zoonoses of bears. Zoonoses Public Health. 2020 Feb;67(1):3-13. doi: 10.1111/zph.12674. Epub 2019 Dec 12. PMID: 31828973.  
3 - Octobre 2019 : En République de Carélie (Russie), un ours a attaqué son dresseur pendant un numéro de cirque. https://www.nytimes.com/2019/10/24/world/europe/russia-bear-circus.html
4 - Octobre 2020 : En Chine, un ours noir a plaqué au sol et mordu son dresseur pendant un spectacle de cirque. https://www.dailymail.co.uk/news/article-8805731/Chinese-circus-bear-attacks-trainer-440-pound-beast-bits-man-denied-treats.html
5 - Octobre 2020 : En Russie, un employé de cirque a été tué par un ours qui l’a scalpé alors qu’il s’entraînait seul pour devenir dresseur. https://www.dailymail.co.uk/news/article-8818259/Russian-circus-worker-mauled-death-bear-teaching-trainer.html
6 - Juillet 2021 : En Russie, un ours de cirque a attaqué une dresseuse devant le public, sous les yeux horrifiés des enfants. https://www.dailymail.co.uk/news/article-9799701/Performing-bear-goes-wild-Russian-circus-attack-female-trainer-horrified-children.html
7 - Juillet 2022 : En Chine, un ours a attaqué son dresseur devant des enfants.
https://www.peta.org/blog/bear-attacks-worker-in-china/
8 - Juin 2024 : En Russie, lors d’un spectacle intitulé Happiness Show au Mash Circus (Obninsk), une ourse nommée Dzhema, forcée de porter des patins à roulettes, a attaqué son dresseur Oleg Krasov. L’animal l’a projeté au sol avec ses griffes et ses mâchoires, provoquant la panique dans le public. Le cirque a tenté de minimiser l’incident en le qualifiant de "jeu" : Bear attacks trainer in front of circus audience after being forcefully made to perform in Russia
9 - Août 2024 : En Russie à Biysk, une ourse de 220 kg nommée Donut a attaqué son dresseur Sergei Prichinich alors qu’elle se produisait sur un hoverboard. Elle l’a plaqué contre une barrière et a tenté de le mordre. Le spectacle a néanmoins continué après l’incident : Circus performer gnawed by 35-stone bear struggles to break free | News World | Metro News

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