Un chien qui renifle le sol

Choisir un éducateur canin

Pour une éducation positive qui respecte votre chien

30.10.2025

Une relation de confiance avant tout

La base de toute éducation canine repose sur une relation solide entre l’humain et le chien, fondée sur le respect mutuel et la confiance1. C’est pourquoi le réseau QUATRE PATTES recommande vivement une méthode d’éducation non violente, basée sur le renforcement positif et laisser le choix au chien. Les méthodes punitives basées sur la douleur ou peur sont non seulement à proscrire, mais elles peuvent aussi nuire gravement à la relation entre le chien et son humain2-7.

L'école du chiot ?

Les écoles d'éducation canine proposent souvent des cours spécialisés : agility, mantrailing, jeux de flair, etc. Les cours pour chiots et jeunes chiens sont une option, à condition que :

  • Les cours soient dispensés individuellement ou par petits groupes.
  • Les groupes soient adaptés à la personnalité et aux tolérances du chien (notamment pour les congénères).
  • Les chiots vivent des expériences positives sans sans être surstimulés.
  • Les jeunes chiens en phase de puberté (vers 5 mois) soient accompagnés avec patience.

Si votre chien présente des comportements problématiques (réactivité ou agressivité, peur des humains, des enfants, des voitures ou des bruits forts), il est préférable de consulter un éducateur canin qualifié en accompagnement individuel. Il est important d'adapter au mieux son environnement aux besoins de son chien le temps qu'il apprenne à mieux tolérer ses déclencheurs (balades hors des heures de pointe, éviter temporairement les autres chiens par exemple).

Comment les reconnaître ? 

Les critères d'un éducateur en positif

  • Respect du bien-être de l'animal : pas de cris, de gestes brusques, ni d’outils coercitifs (colliers étrangleurs, torcatus, électriques, licol par exemple).
  • Méthodes positives à jour : récompenses, jeux, félicitations pour renforcer les bons comportements, désensibilisation progressive, contre-conditionnement.
  • Approche bienveillante envers le chien et son humain.
  • Analyse des causes des comportements indésirables, et non simple suppression des symptômes.
  • Utilisation d’un harnais adapté ou d’un collier large et souple pour les chiens déjà éduqués à la marche en laisse.
  • Écarter toute piste de pathologie du chien avant le début des séances (la réactivité chez le chien peut parfois être causée par des douleurs ou pathologies non-détectées). 
  • Explication claire du programme d’éducation, avec un accompagnement personnalisé.
  • Respect du rythme du chien : pauses régulières, arrêt de la séance si le chien est stressé ou mal à l’aise.

Pourquoi le renforcement positif est essentiel

Les chiens apprennent mieux dans un environnement calme, sans stress ni contraintes. Les bons éducateurs privilégient les méthodes douces qui renforcent le lien humain-animal8-9. À l’inverse, les méthodes aversives peuvent entraîner :

  • Stress chronique
  • Troubles du comportement
  • Difficultés d’apprentissage
  • Réactions émotionnelles négatives (peur, dépression, agressivité)10-12

Technique de l'immersion pour habituer son chien

Le principe de socialisation chez le chiot et le chien peut parfois être mal interprété par les familles accueillant un nouveau compagnon. 

Pensant souvent bien faire, les nouvelles familles exposent leur nouvel animal à de nombreuses expériences et stimuli pour l'habituer à son nouvel environnement (enfants, environnement urbain, ou congénères par exemple) sans comprendre que leur chien n'est pas à l'aise. Il est important de respecter le rythme du chien lors de ces apprentissages et de bien comprendre ses signaux de communication pour ne pas le brusquer et risquer de développer une nouvelle peur.

Certains chiens de nature craintive ou ayant vécu des traumatismes ont besoin de plus de temps pour s'adapter à leur nouvel environnement. Afin de ne pas renforcer cette peur et de créer une bombe à retardement, il est essentiel d'éviter l'immersion du chien dans la source de sa peur.

L’immersion est une technique comportementale qui consiste à exposer un chien à une situation qu’il redoute ou qu’il évite, de manière prolongée et contrôlée, jusqu’à ce qu’il cesse de réagir (tirer en bout de laisse, aboyer, grogner) par peur ou agressivité. Par exemple : emmener un chien craintif des humains dans un marché bondé ou alors forcer un chien réactif congénères à rester au milieu d'autres chiens. 

Si un éducateur canin vous vante les avantages de l'immersion ou vous propose cette solution, ce n'est pas un éducateur canin en positif. Il est important de connaître la différence entre l'immersion et la désensibilisation progressive ou le contre-conditionnement :

  • Désensibilisation progressive : exposition graduelle à la source de peur en respectant le bien-être du chien et en ne passant à la prochaine étape que lorsque le chien n'exprime plus de signes d'apaisement ou de stress et qu'il parvienne à se détourner seul de l'élément qui lui fait peur.
  • Contre-conditionnement : associer la source de peur à quelque chose de positif (friandises, jeux…) de manière progressive.

Apprendre avec son chien

Un bon éducateur ne forme pas seulement le chien, mais aussi son humain. Savoir communiquer avec son compagnon à quatre pattes et surtout lire son langage corporel, même en l’absence du professionnel, est la clé d’une relation harmonieuse et durable.

La chienne Nana

Guides et conseils


En savoir plus

Source

1. Payne et al. 2015_Current perspectives on attachment and bonding in the dog–human dyad. [accessed 2023 Dec 11]. https://www.dovepress.com/getfile.php?fileID=23905
2. Ziv G. The effects of using aversive training methods in dogs—A review. Journal of Veterinary Behavior: Clinical Applications and Research. 2017;19:50–60. doi:10/gg6qpx
3. Vieira de Castro AC, Barrett J, de Sousa L, Olsson IAS. Carrots versus sticks: The relationship between training methods and dog-owner attachment. Applied Animal Behaviour Science. 2019;219:104831. doi:10.1016/j.applanim.2019.104831
4. Vieira De Castro AC, Fuchs D, Morello GM, Pastur S, De Sousa L, Olsson IAS. Does training method matter? Evidence for the negative impact of aversive-based methods on companion dog welfare Walsh CJ, editor. PLOS ONE. 2020;15(12):e0225023. doi:10.1371/journal.pone.0225023
5. Arhant C, Bubna-Littitz H, Bartels A, Futschik A, Troxler J. Behaviour of smaller and larger dogs: Effects of training methods, inconsistency of owner behaviour and level of engagement in activities with the dog. Applied Animal Behaviour Science. 2010;123(3–4):131–142. doi:10.1016/j.applanim.2010.01.003
6. Casey RA, Naj-Oleari M, Campbell S, Mendl M, Blackwell EJ. Dogs are more pessimistic if their owners use two or more aversive training methods. Scientific Reports. 2021;11(1):19023. doi:10.1038/s41598-021-97743-0
7. Deldalle S, Gaunet F. Effects of 2 training methods on stress-related behaviors of the dog (Canis familiaris) and on the dog-owner relationship. Journal of Veterinary Behavior: Clinical Applications and Research. 2014;9(2). doi:10/gg6qkw
8. Arhant_Mensch-Hund-Interaktionen im Training und deren mögliche Auswirkungen auf den Hund.pdf.
9. Riemer S, Ellis SLH, Thompson H, Burman OHP. Reinforcer effectiveness in dogs—The influence of quantity and quality. Applied Animal Behaviour Science. 2018;206. doi:10/gd46ht
10. Guilherme Fernandes J, Olsson IAS, Vieira de Castro AC. Do aversive-based training methods actually compromise dog welfare?: A literature review. Applied Animal Behaviour Science. 2017;196. doi:10/gchx4d
11. Rooney NJ, Cowan S. Training methods and owner–dog interactions: Links with dog behaviour and learning ability. Applied Animal Behaviour Science. 2011;132(3–4):169–177. doi:10.1016/j.applanim.2011.03.007
12. Hiby EF, Rooney NJ, Bradshaw JWS. Dog training methods: their use, effectivenes and interaction with behaviour and welfare. Animal Welfare. 2004;13(1997):63–69.

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