La France atteint son jour d’épuisement de la viande le 11 avril
La population française a déjà consommé la quantité de viande recommandée pour l’ensemble de l’année
Paris, le 08 avril 2024.
Qu’est-ce que le jour d’épuisement de la viande ?
Le jour d’épuisement de la viande, une toute nouvelle limite planétaire[1] pour la consommation de viande, est un concept élaboré par l’ONG QUATRE PATTES. Il s’agit du jour où la consommation annuelle maximale recommandée de viande est atteinte, par rapport aux équilibres naturels terrestres mais aussi en tenant compte des exigences pour la santé humaine. Il est comparable au Jour du dépassement de la Terre, où l'humanité entre dans sa période de « dette écologique » jusqu'à la fin de l'année.
La date est calculée en comparant la consommation moyenne de viande par personne et par an avec les recommandations du Planetary Health Diet, un régime alimentaire à la fois sain pour les humains et la planète proposé par la commission scientifique EAT Lancet[2]. Ce calcul peut être décliné au niveau global mais aussi à l’échelle de régions ou pays. Les États-Unis ont ainsi été le premier pays au monde à atteindre leur jour d’épuisement de la viande, le 8 mars 2024.
Le 11 avril marque la date de surconsommation de viande en France
Selon le dernier rapport de QUATRE PATTES, la France a atteint son jour d’épuisement de la viande ce 11 avril. Les Français devraient en moyenne réduire de 74 % leur consommation de viande pour respecter les limites planétaires et la santé humaine. En d’autres termes, les Français consomment 4 fois plus de viande que ce que ne peut supporter la planète ou la santé humaine.
Si on raisonne à l’aide d’un plat emblématique de la cuisine populaire, le steak haché, cela signifie qu’un Français consomme en moyenne 9,5 steaks hachés par semaine, alors que la quantité totale de viande recommandée représente seulement 2,5 steaks hachés.
Il est urgent de changer de trajectoire.
Manger de la viande au-delà de la quantité recommandée présente non seulement d’énormes risques environnementaux et sanitaire, mais cette industrie est également à l’origine de grandes souffrances pour les animaux. Des centaines de millions d’entre eux sont en effet abattus chaque année en France pour répondre à cette demande excessive[3]. Pour produire des grandes quantités de viande à bas coût, 80 % des animaux sont parqués dans des élevages intensifs, qui ne peuvent en aucune manière respecter le bien-être animal. La très large majorité des animaux en France sont ainsi élevés dans un petit nombre de fermes-usines : 60 % des animaux d’élevage en France sont concentrés dans seulement 3 % des élevages[4].
Des études scientifiques ont montré que la consommation de viande continue d’augmenter légèrement en France et que, suivant les tendances actuelles, les politiques publiques existantes ne seront pas suffisantes pour atteindre les objectifs climatiques de la France[5]. Pire encore, le gouvernement a présenté le 29 mars son projet de loi d’orientation agricole, qui entérine les orientations délétères du plan gouvernemental de « reconquête de notre souveraineté sur l’élevage ». Alors que cette loi devrait déterminer les grandes orientations de la politique agricole sur les dix prochaines années afin de répondre aux défis rencontrés par ce secteur, rien n’est dit sur la trajectoire de transition de l’élevage, ni sur la réduction de la consommation de produits d'origine animale. Au contraire, d’importants reculs environnementaux sont proposés par le gouvernement, comme des mesures pour faciliter le développement d’élevages intensifs.
Plutôt qu’une vision de court terme, QUATRE PATTES appelle à fixer un cap pour l’élevage, incluant la sortie de l’élevage intensif et des objectifs forts de réduction de la consommation de viande, d’au moins 70% dans les pays du Nord, selon le principe des 3 R (Réduire, Raffiner, Remplacer).
Pour en savoir plus sur l’impact de la surconsommation de viande sur les animaux, la planète et la santé humaine et découvrir nos recommandations :
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