
La marque Woolrich est appelée à suivre le mouvement anti-fourrure
La Fur Free Alliance intensifie la pression pour une mode plus éthique et sans fourrure
Vienne, le 11 septembre 2025 – À l’approche des grandes Fashion Weeks, la Fur Free Alliance (FFA) lance une campagne mondiale pour inciter la marque de mode outdoor Woolrich à adopter une politique sans fourrure. Composée de 50 organisations de protection animale dans 30 pays, la FFA est l’une des plus grandes coalitions anti-fourrure au monde. Des actions sont prévues dans toute l’Europe pour pousser la marque à revoir sa position, après des tentatives de dialogue restées sans réponse.
Des marques renommées comme Canada Goose, Moncler ou Patagonia ont déjà tourné le dos à la fourrure. Le réseau QUATRE PATTES, membre historique de la FFA, milite contre l’élevage d’animaux pour leur fourrure depuis sa création en 1988.
Woolrich : une marque en décalage avec les attentes éthiques actuelles
Malgré la cruauté avérée des élevages de fourrure, mise en lumière par un avis scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), Woolrich continue d’utiliser de la fourrure dans ses collections. Son célèbre Arctic Parka, pièce emblématique de la marque, est orné d’une capuche en fourrure provenant de chiens viverrins, coyotes et renards, tués uniquement pour des raisons esthétiques.
L’industrie de la fourrure : souffrance animale et pollution environnementale
Les fermes à fourrure sont non seulement synonymes de souffrance animale extrême, mais elles représentent aussi un danger environnemental majeur. Les déchets et produits chimiques toxiques issus des tanneries polluent les sols et les cours d’eau. Les pièges utilisés pour capturer les animaux sauvages blessent ou tuent également des espèces protégées ou des animaux domestiques.
Des pratiques cruelles et dépassées
La fourrure utilisée par Woolrich provient de fermes industrielles, où des animaux comme les chiens viverrins et les renards vivent dans des cages exiguës, privées de tout comportement naturel, avant d’être tués par électrocution. Woolrich utilise également la fourrure de coyotes piégés dans la nature, souvent avec des dispositifs brutaux comme les pièges à mâchoires ou les collets. Ces animaux peuvent rester des jours sans nourriture ni eau, certains allant jusqu’à s’auto-mutiler pour tenter de fuir.
L’avis scientifique de l’EFSA, publié en juillet 2025 dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne Fur Free Europe, identifie des conséquences graves sur le bien-être animal : mouvements restreints, impossibilité d’exprimer des comportements naturels, et stimulation sensorielle inadéquate – des conditions jugées inévitables dans les élevages actuels.
Une tendance mondiale vers une mode sans fourrure
En 2023, la FFA a mobilisé ses soutiens pour convaincre Max Mara d’abandonner la fourrure : plus de 270 000 emails, 5 000 appels téléphoniques et des milliers de publications sur les réseaux sociaux ont été envoyés. Une montgolfière a même survolé le siège de la marque, accompagnée de manifestations devant les boutiques en Europe. Résultat : Max Mara a adopté une politique sans fourrure en 2024.
La FFA a également collaboré avec Gucci, Armani, Hugo Boss et bien d’autres pour faire évoluer leurs engagements. Aujourd’hui, plus de 1 650 marques et enseignes ont rejoint le programme Fur Free Retailer.
Des interdictions qui se multiplient
22 pays européens ont interdit la production de fourrure pour des raisons de cruauté animale, de santé publique et de protection de l’environnement. Des régions comme Israël, la Californie et 16 villes américaines ont également banni la vente de fourrure. Le 1er juillet 2025, la Suisse est devenue le premier pays européen à interdire l’importation de fourrures produites de manière cruelle, avec une période de transition de deux ans.