La plupart des chiots provenant des pays d'Europe de l'Est sont proposés sur Internet, avec de jolies photos et de faux détails qui cachent la triste réalité de ces animaux. Dans les usines à chiots, les besoins naturels des chiens sont loin d'être respectés et ils manquent cruellement des soins vétérinaires essentiels. Les animaux sont confinés dans les pires conditions, enfermés dans des sous-sols, des hangars et des garages. Les femelles reproductrices et leurs chiots sont maintenus dans des espaces exigus, avec peu d'éclairage, de ventilation ou de chauffage. Parfois enchaînés, les chiens ne sortent jamais et souvent sous-alimentés et maltraités.

Le commerce de chiots en ligne présente un risque sanitaire pour les humains et les animaux. Au sein de l'Union Européenne, nous pouvons compter parmi les principales zoonoses inquiétantes : la rage, l'échinococcose, la leishmaniose, Toxoplasma gondii et Giardia duodenalis. La majorité des élevages illégaux sont situés en Europe de l'Est, où la rage existe encore et où des cas occasionnels ont été signalés. La leishmaniose est, dans les pays méditerranéens, une maladie très répandue qui repose sur la présence de vecteurs endémiques. La maladie est cependant aussi régulièrement signalée en Europe du Nord où ces insectes porteurs ne sont pas présents. La leishmaniose viscérale peut être mortelle chez pour les humains si elle n'est pas traitée.

L'anonymat de l’internet est un factor clé du trafic de chiots en ligne. Dans certains pays européens n’importe qui, n'importe où dans le monde, peut créer un compte sur un site de petites annonces et vendre un chiot. Ils disparaissent ensuite sans laisser de traces, laissant souvent des familles en souffrance devant assumer les lourds frais de soins vétérinaires. Le manque de traçabilité dû à la réglementation inadaptée du commerce en ligne d'animaux de compagnie empêche de connaître l'origine exacte des chiots vendus en ligne en Europe.