Des chiens issus d'un trafic

Commerce de chiots en Europe

Un marché à 4,6 milliards d’euros 

26.11.2024

Paris, le 15 novembre 2024 - Un rapport récemment publié par le réseau QUATRE PATTES révèle qu'en Europe, 79 % de la demande en chiens est alimentée via des sources inconnues, douteuses, dont certaines sont illégales. Avec près de 6 millions de chiots nécessaires chaque année pour répondre à la demande croissante, ce commerce représente un marché de 4,6 milliards d’euros au sein de l’Union européenne.

Le trafic de chiots prospère en Europe en toute impunité  

Près de 6 millions de chiens sont nécessaires chaque année, produits de manière intensive, et le plus souvent dans des conditions précaires, pour répondre à la demande européenne. Un secteur florissant dont la valeur est estimée à 4,6 milliards d'euros. Ce commerce est alimenté par un marché en ligne en pleine expansion, dématérialisé, et qui profite aux vendeurs illégaux qui opèrent dans l’anonymat d’Internet.

" Avec une industrie d'une valeur de 4,6 milliards d'euros et des réglementations incohérentes au sein de l'Union européenne, il n'est pas étonnant que le trafic de chiots soit florissant. Non seulement ce commerce illégal nuit gravement aux animaux mais également à leurs acquéreurs, qui doivent supporter le coût émotionnel et économique de chiots potentiellement malades, voire qui décèdent peu de temps après leur achat. 

Les eurodéputés doivent agir maintenant pour instaurer une législation européenne et le gouvernement français doit faire appliquer la loi française. Seules les annonces d'animaux enregistrés par des vendeurs traçables devraient être autorisées à être publiées sur les sites de petites annonces. Il faut en finir avec ce trafic ! ”

Nikita Bachelard, responsable du pôle Programmes de QUATRE PATTES

Un commerce opaque qui nuit aux animaux et aux humains

L'absence de systèmes de vérification permettant de garantir la validité de l’enregistrement de l’animal sous le nom du vendeur1 ainsi que les différences entre les législations nationales rendent impossible le suivi et la réglementation du commerce des chiots à l'échelle de l'Union européenne. Le réseau QUATRE PATTES, qui a enquêté sur 21 sites de petites annonces issus de 21 États membres de l'Union européenne, révèle que 79 % de la demande en chien est alimentée via des sources inconnues, certaines étant illégales, ce qui représente un risque en termes de santé animale et humaine. 

Renforcer la législation européenne

Alors que la Commission européenne a reconnu que le trafic d'animaux de compagnie relevait du crime organisé, les réglementations nationales lacunaires et l’absence d’harmonisation entre celles-ci, continuent de permettre à cette industrie de prospérer. Le réseau QUATRE PATTES demande instamment à l'Union européenne de mettre en œuvre des mesures plus strictes, notamment l'identification et l'enregistrement obligatoires de tous les chiens et autres animaux de compagnie dans une base de données globale, sous le nom de leur propriétaire, ainsi que des systèmes de vérification sur les sites de petites annonces garantissant que l’animal vendu en ligne est bien enregistré sous le nom du vendeur. 

Interpellez le gouvernement pour mettre fin au trafic cruel de chiots en Europe

Qu’en est-il de la France ?

En France, l’étude s’est concentrée sur le principal site de vente en ligne Leboncoin. Les résultats démontrent clairement l’ampleur du commerce en ligne de chiots : il est fait état de près de 2000 annonces en moyenne postées chaque jour, 75% d'entre elles concernant des ventes. De plus, la France arrive en 6ème position (derrière l’Allemagne, la Suède, l’Autriche, le Danemark et la Finlande) en termes de prix moyen d’un chiot mis à la vente qui s’élève à 1101 euros. Fort est de constater que cette demande suit également les effets de mode, car ce sont les chiens de race qui sont le plus demandés.   

Pourtant, l’encadrement du commerce en ligne en France fait a priori office de modèle par rapport à ses voisins européens. La loi française prévoit déjà un système de vérification des annonces en ligne. Toutefois, il n’a toujours pas été mis en œuvre par les sites des petites annonces et les réseaux sociaux, alors même qu’ils sont directement concernés par cette obligation. Les annonces frauduleuses continuent ainsi de prospérer sur Internet au détriment des animaux et de leurs futurs propriétaires.  

Le réseau QUATRE PATTES a découvert que sur 501 annonces analysées, seulement 4% d’entre elles ont été postées par des vendeurs dont l’identité est indiquée comme " vérifiée " par le site de petites annonces.  

Commerce de chiots en Europe : une industrie qui vaut des milliards

Commerce de chiots en Europe : une industrie qui vaut des milliards

Lire le rapport (en anglais)

Source

1 - En France, la loi va encore plus loin que ce qui est préconisé au niveau européen puisqu’elle oblige les plateformes internet à contrôler la validité de l'enregistrement de l'animal sur le fichier national d’identification (I-CAD), l'identité du propriétaire de l'animal et la correspondance entre les caractéristiques de l'animal mentionnées dans l'annonce et celles enregistrées sur la base de données I-CAD. Le principal problème est que cette loi n’est pour l’instant pas appliquée.  

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