La tigresse Charlota

Animaux de compagnie sauvages

Leur détention en voie d’être régulée ? 

5.8.2025

Paris, le 5 août 2025 - Tortues, serpents, mygales, perroquets et même wallabies, certains particuliers détiennent des animaux sauvages chez eux comme animaux de compagnie. La réglementation devrait restreindre les espèces autorisations à la détention. 

La détention d’un animal sauvage chez soi 

Actuellement en France, presque n’importe quel animal sauvage peut être détenu par un particulier, soit sans formalité, soit sur simple déclaration en préfecture, ou bien en faisant la demande d’une autorisation et en obtenant un certificat de capacité pour certaines espèces. Ainsi, des particuliers détiennent des reptiles, des oiseaux, des poissons et même des mammifères, souvent dans des conditions qui ne permettent pas de répondre aux besoins biologiques des animaux

Pourtant, la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale prévoit en son article 14 qu’une liste des espèces sauvages précisément autorisées à la détention soit établie par le gouvernement. En 2025, cette liste, appelée « liste positive », n’existe toujours pas, malgré les pressions répétées de la part des associations de protection animale, dont QUATRE PATTES. 

Le gouvernement a commandé un rapport à l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) et au Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espèces ruraux (CGAAER) pour analyser comment mettre en œuvre une telle liste positive. Le rapport intitulé « Mise en place d’une liste d’espèces animales non domestiques pouvant être détenues à des fins de compagnie et d’agrément et définition d’un ‘élevage de conservation’ » a été rendu au gouvernement en avril 2025 et vient d’être publié. 

Les principes d’une « liste positive » 

La liste positive telle que prévue dans la loi de 2021 doit déterminer les espèces d’animaux sauvages qui pourront être détenues sans formalités par des particuliers et des éleveurs d’agrément. Toutefois, les personnes qui possèderaient des animaux sauvages ne figurant pas sur cette liste auraient la possibilité de les conserver jusqu’à leur mort. 

La liste devrait être établie selon des critères précis : 

  • Bien-être animal : espèce pouvant être détenue chez un particulier dans des conditions qui respectent son bien-être ;
  • Santé publique et animale : risque sanitaire minimal pour les humains et les autres animaux (transmission de zoonoses) ;
  • Risques environnementaux : impact de la détention de l’espèce sur l’environnement, au regard de la conservation de l’espèce (trafic) mais aussi dans le cas où l’animal s’échapperait de chez son propriétaire ;
  • Risque d’espèce envahissante : espèce qui pourrait proliférer à outrance dans l’environnement et mettre en danger l’écosystème local ;
  • Capacité à être maintenu en captivité : difficulté à prendre soin de l’animal en captivité.

La loi prévoit que la liste soit révisée tous les 3 ans. 

Afin d’évaluer scientifiquement les espèces en fonction de ces critères, les auteurs du rapport recommandent la création d’un groupe d’experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Composé de scientifiques et experts de disciplines et de profils divers, il aurait vocation à établir une liste pour chaque classe d’animaux (en commençant par les mammifères, puis reptiles, amphibiens, poissons, oiseaux et invertébrés).  

Une fois la liste établie, le rapport préconise un portail internet public pour permettre de diffuser l’information au public, ainsi qu’une campagne de communication. 

Les élevages de conservation : l’argument des opposants pour perpétuer leur business 

Des éleveurs amateurs prétendent faire de l’« élevage de conservation ». Pourtant, d’après le rapport, si certains élevages visent bien la conservation des espèces ex-situ (c’est-à-dire en dehors de leur milieu naturel, donc en captivité, comme les zoos), d’autres élevages privés prétendent à ce titre sans suivre les lignes directrices des principales institutions scientifiques de la conservation, comme l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN). Ainsi, ils ne suivent pas, par exemple, un protocole scientifique précis et ont un but lucratif. 

Le rapport invite le gouvernement à définir clairement ce qu’est l’élevage de conservation, mais se refuse à proposer un cadre juridique spécial pour ce type d’élevage. Selon QUATRE PATTES, l’élevage de conservation ne doit pas être une échappatoire pour permettre de détenir des espèces non autorisées sur la liste positive, sauf à être considéré comme un élevage professionnel et donc soumis aux règles prévus à cet effet. Nous y serons vigilants. 

QUATRE PATTES continue de travailler avec les pouvoirs publics et ses partenaires associatifs pour que la liste positive la plus rigoureuse possible soit publiée au plus vite, afin de restreindre la détention des animaux sauvages par les particuliers. 

Un chien et un chat

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