Chinh était détenu dans une ferme à bile au Vietnam depuis 2005, alors qu’il n’était encore qu’un ourson. Il y a vécu l’enfer pendant près de deux décennies, en tant qu’ « ours à bile ». Chinh était enfermé dans une minuscule cage métallique, à peine plus large que lui.  Privé de toute stimulation, il n’avait accès à aucune commodité basique, même pas de l’eau.

Depuis 2019, le réseau QUATRE PATTES avait déjà sauvé 14 ours de la ferme dans laquelle Chinh était enfermé. En septembre 2019, nos équipes y ont sauvé les ours James, Thom, Mui, Hung, Ot et Thia La. En novembre 2020, il s’agissait des ours Khe, Dua, Oi et Xoai et en février 2022, des ours Téo, Tai, Tin et Khoi. Le pauvre Chinh était le dernier ours restant au sein de la ferme. Nous ne pouvions pas agir plus tôt car chaque sauvetage d’un ours détenu légalement (et donc pucé) au Vietnam dépend du consentement de son propriétaire. Bien que les ours précédemment sauvés dans la ferme aient été détenus dans le même bâtiment, ils appartenaient à différentes personnes. Enfin, le propriétaire de Chinh s’est rapproché des autorités pour finalement libérer l’ours.

Quand le bureau du réseau QUATRE PATTES au Vietnam a visité la ferme pour la première fois en juillet 2019, ils ont découvert des conditions de détention terribles. Dès leur entrée dans la ferme, ils se sont trouvés face à plusieurs rangées d’ours apathiques emprisonnés, formant comme des lignes de production, exploités sans vergogne pour le profit. Certains ours étaient allongés, léthargiques, tandis que d’autres se balançaient frénétiquement d’avant en arrière pour faire face à leurs misérables conditions de vie.

Chinh s’était arraché de la fourrure sur la tête et sur le front à force de se gratter et il bougeait la tête en permanence. Les ours sauvés de cette ferme et d’autres souffrent généralement de nombreux problèmes de santé lors de leur sauvetage. Les pathologies communément associées à la vie en ferme à bile sont des inflammations de la vésicule biliaire et du foie, des cancers, des pathologies dentaires et cardiaques, des pathologies rénales chroniques, des maladies articulaires dégénératives et des problèmes de vue. De plus, les ours sauvés présentent des conditions physiques anormales allant de l’extrême maigreur à l’obésité, ils sont souvent amputés d’un ou plusieurs membres ou blessés au niveau des pattes en raison des pièges utilisés pour les capturer (braconnage), de tentatives de dégriffage ou de la vente de leurs pattes pour le commerce. Toutes ces souffrances sont le résultats d’années de traitements et de régime alimentaire inappropriés, de stress et d’inflammation de la vésicule et du foie liée à l’extraction non hygiénique répétée de la bile.

Après deux jours de voyage, l’ours Chinh est arrivé en toute sécurité au sanctuaire du réseau QUATRE PATTES : la FORÊT DES OURS de Ninh Binh, toujours au Vietnam. Une équipe vétérinaire de notre sanctuaire, spécialisée dans le soin aux animaux sauvages, a accompagné le transfert afin de s’assurer de son bien-être. Chinh a d’abord passé 30 jours en quarantaine afin de protéger les autres ours du sanctuaire d’une éventuelle contamination. Au sein de son nouveau foyer, nos équipes expérimentées surveillaient sa santé de près et lui ont fourni des soins intensifs, un régime approprié et divers jeux d’enrichissement pour l’habituer au sanctuaire.

Les années passées dans une cage ont laissé des marques profondes sur le corps de Chinh. Il a développé d’importantes callosités sur ces coussinets à force d’être debout sur des barres en métal, a perdu de la fourrure sur sa tête et ses canines supérieures sont abimées. D’après nos observations, il souffre de pathologies découlant de l’exploitation de sa bile, auxquelles nos équipes se sont particulièrement intéressées lors de son examen complet sous anesthésie, comprenant des analyses sanguines, des radiographies et d’autres tests effectués au sein de la clinique vétérinaire du sanctuaire.

Aucune complication ne s’étant déclarée pendant sa quarantaine, Chinh peut enfin profiter de sa nouvelle vie au sein de notre FORÊT DES OURS de Ninh Binh. En ayant accès à un espace intérieur et un espace extérieur, il a retrouvé les comportements naturels d’un ours. Il peut nager dans des étangs, grimper sur des plateformes en hauteur, faire la sieste au soleil, jouer avec d’autres ours, chercher sa nourriture ou encore se cacher dans son nid quand il veut se reposer. Pour la première fois en vingt ans, il découvre la vie d’un ours telle qu’elle devrait être. N’hésitez pas à vous abonner à notre newsletter et à nous suivre sur les réseaux sociaux de QUATRE PATTES pour avoir de ses nouvelles !