Les 24 et 25 novembre 2022, des ministres du monde entier se sont réunis à Mascate (Oman) pour discuter des actions urgentes à mener contre la résistance aux antimicrobiens (RAM). Le réseau QUATRE PATTES appelle à une transformation des systèmes alimentaires, en mettant l’accent sur le bien-être animal, la réduction de l’élevage intensif et la transition vers des modèles durables.

La RAM est aujourd’hui l’une des plus grandes menaces pour la santé publique, responsable de 1,27 million de décès par an dans le monde. Elle survient lorsque les bactéries, virus ou autres agents pathogènes deviennent résistants aux traitements existants. L’usage excessif d’antimicrobiens, notamment dans l’élevage industriel, accélère ce phénomène.

Plus de 70 % des antimicrobiens utilisés dans le monde le sont dans l’agriculture intensive.

Dans les élevages industriels, les animaux sont souvent entassés dans des espaces confinés, mutilés, et élevés dans des conditions stressantes. Pour compenser ces conditions, des antimicrobiens sont administrés de manière préventive, favorisant l’émergence de souches résistantes.

Les races sélectionnées pour leur productivité sont également plus vulnérables aux maladies, ce qui renforce la dépendance aux traitements.

Le réseau QUATRE PATTES propose des mesures concrètes pour lutter contre la RAM :

• Améliorer le bien-être animal pour renforcer l’immunité naturelle.
• Réduire le nombre d’animaux élevés, en particulier dans les pays à forte densité de production.
• Favoriser la diversité génétique dans l’agriculture.
• Adopter des systèmes alimentaires durables, fondés sur l’agroécologie et la réduction de la consommation de produits d’origine animale.

À l’occasion de la 3e Conférence ministérielle mondiale sur la RAM, le réseau QUATRE PATTES a publié une lettre ouverte et des recommandations pour inscrire dans le Manifeste de Mascate un engagement clair en faveur de systèmes alimentaires durables, diversifiés et respectueux du bien-être animal.