Investigation into chicken farms in Italy

L’élevage intensif menace la santé mondiale 

Le danger de la résistance aux antimicrobiens

23.11.2023

Vienne, le 23 novembre 2023 - La résistance aux antimicrobiens (RAM) est l'une des plus grandes menaces pour la santé humaine, causant chaque année 1,27 million de décès dans le monde. Il est choquant de constater qu'au niveau mondial, 70 % des antibiotiques sont utilisés pour les animaux au sein d’élevages intensifs, ce qui accélère le développement et la propagation de la RAM chez l'humain. Sans intervention urgente, nous assisterons à une hausse affolante qui atteindra les 10 millions de décès par an d'ici 2050. À l'occasion de la semaine de sensibilisation à la RAM (du 18 au 24 novembre), le réseau QUATRE PATTES interpelle les décideurs et les responsables politiques du monde entier pour tenter d’améliorer le bien-être animal en réduisant le nombre d'animaux d'élevage et en se dirigeant vers des systèmes alimentaires durables. 

La résistance aux antimicrobiens est un processus naturel qui survient lorsque les agents pathogènes, tels que les bactéries et les champignons, ne répondent plus aux médicaments existants, rendant les infections difficiles, voire impossibles à traiter. D'un point de vue politique, il est essentiel d'élargir le champ d'action : il ne s'agit plus seulement de limiter l'utilisation des antibiotiques aux animaux malades, mais aussi d'empêcher la contamination de ces animaux par les maladies. Le réseau QUATRE PATTES souligne l'importance de prévenir les maladies infectieuses dans les élevages en améliorant le bien-être des animaux pour réduire le recours à l’utilisation de traitements antibiotiques. 

" Le lien entre la résistance aux antimicrobiens et l'agriculture intensive met en évidence le besoin urgent d'une action conforme à l'approche One Health, qui vise à protéger durablement la santé des humains, des animaux et de l’environnement. Les élevages extensifs où le bien-être des animaux est valorisé (élevage dans des prairies ou pâturages par exemple) utilisent beaucoup moins d'antibiotiques que les élevages intensifs, où les animaux vivent dans des conditions déplorables. "

Wendla-Antonia Beyer, Coordinatrice des politiques relatives aux animaux d'élevage et à la nutrition au sein du réseau QUATRE PATTES

Encore aujourd’hui, une part importante des antibiotiques utilisés dans les élevages intensifs est consacrée au traitement de maladies infectieuses évitables, en améliorant le bien-être des animaux d'élevage. Les conditions de vie déplorables au sein des élevages intensifs et la fréquence des infections aux maladies sont liées : les animaux des élevages intensifs vivent dans des conditions qui ont des conséquences désastreuses sur leur système immunitaire et augmentent le risque de blessures, conduisant à un cycle d'infections nécessitant des traitements antimicrobiens. 

" Nos systèmes d'élevage actuels reposent sur l'utilisation systématique d'antibiotiques afin de maintenir les animaux en vie dans des conditions cruelles et pour que les systèmes de production restent économiquement rentables. Cela doit changer ", déclare M. Beyer. " La valorisation du bien-être animal réduit l'incidence des infections et le besoin d'antibiotiques, ce qui est essentiel pour protéger la santé mondiale de la RAM. Nous savons comment limiter la résistance aux antimicrobiens, il faut maintenant que les dirigeants mondiaux agissent : l'accord de l'OMS sur les pandémies, actuellement en cours de négociation, doit reconnaître le lien entre nos systèmes alimentaires et la RAM comme une " pandémie silencieuse ". Il est temps de changer de secteur agricole et de s'attaquer aux causes sous-jacentes de l'utilisation excessive d'antimicrobiens.

 Broiler chicken farm investigation in December 2020 in east England

Pandémies et bien-être animal


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